Première rencontre régionale de l'économie circulaire - Recita
L'Hotel de région à Bordeaux à ouvert ces portes le 14 janvier à la première rencontre régionale de l'économie circulaire organisée par le réseau Recita.
L’ambition de cette journée était de réunir les acteurs de l’économie circulaire et d’échanger sur son intégration dans l'écosystème économique. Tables rondes, ateliers, conférence, temps conviviaux et présentations d’acteurs étaient proposés au long de la journée.
L’optimisme, le mot clé de la journée, a été rappelé à de nombreuses reprises car une chose est claire : « pas de place pour le pessimisme ! »
- Introduction de la journée
Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, et Sylvain Pelleteret, secrétaire général pour les Affaires régionales, ont ouvert la journée par un mot d’accueil se concentrant sur la question de nos consommations, à l’échelle individuelle, entrepreneuriale et régionale. En ce début d’année et en plein cœur de la transition écologique, l’exemple de la revente massive des cadeaux de Noël reste alarmante et invite, comme dans bien d’autres domaines, à repenser à la fois notre rapport à l’acte de consommer et la manière de mesurer la croissance économique.
Différents secteurs ont été évoqués, notamment la gestion des déchets, des repas pour les lycéens, du numérique ou du bâtiment, en regard des nécessités actuelles et du secteur du réemploi. Les initiatives de réparation, d’achats responsables et d’écoconception sont plus que jamais d’actualité, en lien direct avec la feuille de route Neo-Terra 2. Dans ce cadre, les recycleries s’avèrent être des modèles forts.
• Remise du prix des initiatives
La journée a également été l’occasion de présenter les 10 lauréats des prix des initiatives Recita 2024 qui ont présenté leurs projets au cours de la journée. Les trois coups de cœur ont été désigné en fin d’après-midi :
- Les emballages naturels en cellulose AVEC
- La Matériauthèque verte
- Terragglo, blocs en terre crue compressée
• Table ronde 1 : Comment l’économie circulaire permet d’engager les entreprises dans leur transition écologique ?
avec Anaïs Voy-Gillis (Humens/Chercheuse en économie) , Emmanuelle Ledoux (INEC), Charles Bourinet (Chambre des professionnels du conseil)
L’économie linéaire, représentant 93% de l'économie mondiale, engendre des effets dévastateurs sur l’environnement. Dans un contexte d’urgence climatique, il est impératif de passer à une économie circulaire et repenser les modèles économiques des entreprises. Le constat de la difficulté du passage à l’action, notamment au niveau politique et industriel, est flagrant. Il est nécessaire d’intervenir sur tous les champs de la chaîne et former les entreprises, les employés, les réparateurs et consolider ce modèle.
Cette logique de réemploi et de proximité se heurte à la rentabilité immédiate édifiée comme modèle économique unique. En cause, la désindustrialisation qui déséquilibre le coût du travail à l’échelle mondiale. Rentrer dans l’économique circulaire implique de changer son regard, d’accepter une rentabilité visible sur un plus long terme, et changer le fonctionnement entier de la chaîne de production. Des nécessités vues bien souvent comme des obstacles si on l’observe sous l’angle unique du profit. Les nombreux avantages tarifaires donnés au producteurs n’encouragent pas non plus la démarche. La solution ? Mettre en valeur des entreprises qui ont valorisé ce modèle, sensibiliser et éduquer les producteurs ainsi que les consommateurs.
Changer la manière dont on perçoit les biens et les utilise est un premier pas. Ensuite, intégrer l’énergie, l’humain et le territoire dans le calcul économique est devenu primordial.
• Table ronde 2 : Comment la coopération entre acteurs contribue à une meilleure résilience territoriale ?
avec Marion Laporte (Discac), Bastien Bernela (Grand Poitiers), Matthieu Haurit (Zolux)
Invités autour de la table, la Communauté urbaine du Grand Poitiers et deux représentantes d’entreprises ont échangé sur la coopération territoriale entre acteurs de l’économie circulaire.
A Poitiers, une politique d’économie circulaire a été engagée et s’attache aujourd’hui à développer la coopération entre industriels et à intégrer le milieu du réemploi. Par exemple, au nord de Poitiers dans la zone de la République, on cherche à activer les synergies entre entreprises et intégrer les déchets des uns dans le circuit de production des autres. Autre exemple, la réhabilitation d’une caserne en tiers-lieu avec des matériaux issus du réemploi.
Les entreprises Discac (fabricant de meubles de cuisine et salle de bain) en Gironde et Zolux en Charente-Maritime sont venus illustrer la mise en place de circuits courts, de bien-être des employés, de réemploi et dons via des feuilles de routes engagées.
Au fil de ces échanges, la notion de coopération entre acteurs et organismes de formation a été largement mise en valeur.
• Atelier ReNAITRe : « De l'objet au territoire : la redistribution économique du réemploi solidaire »
En début d’après-midi, plusieurs ateliers sont venus nourrir ces réflexions, dont l’un était organisé par le Réseau ReNAITRe.
L’objectif était d’échanger sur l’impact d’une structure de réemploi solidaire sur la dynamique territoriale au niveau économique, social, environnemental et partenarial. Présenté par l’équipe ReNAITRe et conté par Georges Dussauce, président de la ressourcerie niortaise BAZAR, etc., toutes les étapes de la mise en place d’une ressourcerie étaient retracées au travers des acteurs impliqués, du bénévole à l’entreprise locale en passant par les élus et les éco-organismes. Ces rôles ont été personnifiés par une partie des des participant.es à partir de la carte heuristique.
Merci à la trentaine d’inscrit.e.s venus participer !
Télécharger la carte heuristique des enjeux d’une structure de réemploi solidaire ci-dessous
- Conférence inspirante « L’entreprise contributive »
En fin de journée, la conférence de Fabrice Bonnifet, auteur de L’Entreprise contributive : concilier monde des affaires et limites planétaires
Après des rappels des nombreux statistiques climatiques, Fabrice Bonnifet nous a invité à réfléchir sur l’état de la production industrielle actuelle. Si la production textile stoppait net, l’Homo detritus pourrait effectivement se vêtir jusqu’en 2400 !
Abordant la logique de la fonctionnalité autour des matériaux du bâtiment, des objets dormants dans les garages ou des bâtiments professionnels inutilisés sur certaines plages horaires face à la surproduction, la surconstruction et la demande, il apparaît évident de repenser et mutualiser les usages.
Une journée très riche en échanges, un grand merci au réseau Recita pour son invitation et ce superbe programme !
Pour aller plus loin : le compte-rendu publié par Recita à lire ici

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