La traçabilité, un enjeu majeur pour les acteurs du réemploi
Fin novembre, 9 structures adhérentes de ReNAITRe se sont réunies pour échanger sur la traçabilité en recyclerie et ressourcerie, dans le but de mieux en comprendre les enjeux, de voir ce qui se fait dans d'autres structures et de bénéficier de conseils pour simplifier sa mise en place organisationnelle.
Mais d'abord, qu'est ce que la traçabilité ?
La traçabilité consiste à mesurer les tonnages entrants, à les catégoriser, à éventuellement identifier différents indicateurs (provenance, mode de collecte) et à suivre les tonnages sortants (réemploi, recyclage / envoi vers les filières à REP, non valorisé – valorisation énergétique, enfouissement). Le suivi des flux est utile pour objectiver l’impact des Ressourceries et Recycleries en termes de tonnages de déchets évités.
Les enjeux de la traçabilité
Parce qu’elle permet de vérifier et de contrôler le cycle de vie des déchets, la traçabilité s’avère un moyen indispensable pour garantir l’efficacité de l’économie circulaire. Les évolutions de la réglementation européenne et française, notamment la loi Agec (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) impose de nouvelles obligations aux producteurs de déchets.
Il est important de rappeler que les éco-organismes sont tenus d’assurer une traçabilité des déchets dont ils ont assuré, soutenu, ou fait assurer la collecte, dans l’exercice de la responsabilité élargie du producteur (REP), jusqu’au traitement final de ces déchets. C'est dans ce contexte que les ressourceries et recycleries ont l'obligation d'effectuer la traçabilité auprès des éco-organismes. Cela leur permet de distinguer les objets issus du réemploi, de ceux issus de la filière recyclage.
Rappelons également qu'à l’échelle nationale, l'objectif de réemploi à 2030 est de 5%, quand il est seulement de 2,5% aujourd'hui (en prenant en compte les acteurs du réemploi lucratif).
La traçabilité : mesure d'impact économique, environnementale et sociale
Au-delà de son utilité à capter de la donnée sur les tonnages, c’est également un outil d’aide à la décision qui peut être utilisé dans le cadre d’actions de communication interne et externe.
C'est aussi un outil de valorisation du travail des salariés/bénévoles, qui permet de se rendre compte des résultats obtenus.
Dans les boutiques solidaires, c'est aussi un outil de sensibilisation à destination des usagers qui s'interrogent sur l'utilisation de la balance et donc de la pesée des objets. Cela leur fait prendre conscience des enjeux autour de la traçabilité, en termes de réduction des déchets et donc de préservation des ressources. Leur acte de don et/ou d'achat est d'autant plus valorisé du fait d'une meilleure compréhension de ces enjeux.
Enfin, c'est surtout un levier permettant aux ressourceries et recycleries d'aller chercher des moyens. Quand on sait que ce sont près de 12 milliards d'euros dépensés dans l'enfouissement et l'incinération, il nous parait légitime d'avoir une part de ses moyens.
Les données acquises par les structures nous permettent de défendre les métiers du réemploi solidaire. Chaque structure qui effectue la traçabilité sert le collectif.
En effet, le Réseau national, comme les réseaux régionaux du réemploi, s'appuie sur ces données pour nourrir le plaidoyer. Dans un système qui ne veut pas de nous, il faut savoir exploiter les outils qui valorisent notre fonction.
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